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Sus aux pucerons !

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Après une campagne 2019-2020 marquée par une très forte pression pucerons, la lutte contre ce ravageur et la maladie qu’il provoque est plus que d’actualité !

Quels pucerons ?

Pour rappel, 3 pucerons peuvent être porteurs du virus BYDV responsable de la JNO (jaunisse nanisante de l’orge) et le transmettre aux céréales à paille. Petit puceron vert au derrière rouge, Rhopalosiphum padi est le principal vecteur de ce virus et le transmet à la plante lors de ses piqûres de nutrition. La nuisibilité de la JNO est variable selon les situations et peut faire perdre en moyenne jusqu’à 30 q/ha ! La présence de ce puceron tôt en saison (à 1-3 f de la céréale, lorsqu’elle y est plus sensible), son grand nombre (il ne connait pas le confinement !), son pouvoir virulifère (et les gestes barrières alors ?!) ou encore la sensibilité de la culture, sont autant de facteurs favorables à l’expansion de la JNO.

Comment lutter ?

Différents leviers agronomiques comme la destruction des repousses de céréales (réservoirs à pucerons), le décalage de la date de semis (pour éviter/retarder la rencontre pucerons-stades jeunes) ou encore le choix de variétés tolérantes sont à privilégier avant de s’orienter vers l’utilisation d’un insecticide.

Résultats dans nos essais

En prévision de la disparition des traitements de semences à base d’imidaclopride (annoncée pour 2018), nous avons choisi de travailler sur le positionnement et le choix de solutions (chimiques ou alternatives) à utiliser pour lutter contre les pucerons d’automne. Depuis 3 campagnes déjà, nous mettons en place, sans succès (car sans puceron et bien… pas de conclusion !), des essais avec les agriculteurs des GEDA marnais sur cette thématique. Avec un automne et un hiver très doux, la campagne passée a été très favorable à l’activité des pucerons et nous a offert les premiers résultats d’essais. A Maffrécourt, sur un semis d’Etincel du 21 septembre, nous avions comparé 2 programmes à base de pyrèthre (Cythrine ou Karaté zéon) et 5 solutions alternatives (macération d’ail, solution de vinaigre, purin d’ortie, sucre et NeemAsal ou extrait végétal de Margousier). Quelques symptômes de virose (plantes nanifiées, jaunissements) sont apparus dès l’entrée d’hiver dans les parcelles témoins, mais aussi dans certaines ayant reçu une application alternative. A la récolte, les pertes de rendement atteignent 20 à 30 q et aucun programme alternatif ne tire son épingle du jeu. Positionnés plutôt tardivement (donc en curatif) et face à une telle population de pucerons (80 % des plantes porteuses de colonies), ils rivalisent difficilement avec les solutions chimiques.

Cette année, nous avons fait le choix de réitérer cette thématique d’essai. Pour maximiser « nos chances » de réussite, nous avons de nouveau opté pour une parcelle semée précocement avec la variété Etincel (sensible à la JNO). L’essai se situe à Berzieux et comporte 3 nouvelles modalités alternatives retenues pour leurs propriétés a priori répulsives (macération d’ail, infusion d’armoise et préparation homéopathique) à comparer aux références chimiques. Pour ne pas pénaliser ces solutions, une 1ère application a déjà été réalisée en préventif le 16 octobre (c’est-à-dire avant le seuil de 10  % de pieds porteurs de pucerons). Le suivi des populations de pucerons se fait par comptage sur plantes toutes les semaines (5 x 5 plantes) et dénombrement sur un piège englué (celui-ci est envoyé en laboratoire chaque semaine pour analyser la virulence des pucerons piégés). Actuellement, 2 pucerons observés en végétation et 6 capturés… se seraient-ils tous confinés ? En leur absence, aucune application chimique ni renouvellement d’alternatifs n’est envisagé. Nous ouvrons grand les yeux pour ne pas les louper et continuons nos observations.

La suite de nos aventures aux prochaines réunions morte-saison…