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Soufre : un oubli qui peut coûter cher

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Le soufre est un élément majeur comme l’azote, et à ce titre un apport de soufre est conseillé sur colza mais aussi sur céréales d’hiver. Sur luzerne, le soufre a également un impact comme l’ont encore montré les derniers essais conduits en 2014 et 2015 par Coop de France déshydratation.

Hiver pluvieux, risque élevé de carence en soufre

Les cumuls de pluviométrie du 1/10 au 1/02 sont pour le moment inférieurs à ceux de l’hiver 2019-2020 et varient selon les postes mais on approche les 300 mm à Prunay. On est donc dans le cas de figure d’une pluviométrie moyenne avec un risque non négligeable.

Le soufre sous forme sulfate est la seule qui soit assimilable facilement. Elle est très lessivable, à l’instar des nitrates. Il est donc plus que probable que le soufre issu des apports d’engrais mais aussi de la minéralisation d’automne aura migré et risque d’échapper aux racines des cultures en place. Plus qu’un manque, c’est le plus souvent un décalage entre les besoins des cultures et les fournitures par le sol qui provoque les carences. Les cultures de printemps à besoins précoces (orges) sont également exposées à ce manque, mais avec des besoins plus faibles que ceux d’une céréale d’hiver. Sur betterave un apport avec l’engrais de fond est souhaitable.

30 à 40 unités en céréales suffisent, mais apportées tôt

Les doses conseillées vont varier selon le type de sol, la pluviométrie hivernale, les apports sur le précédent.
Les apports conseillés classiquement sont les suivants :

  • Blé et escourgeon : 30 à 40 kg de SO3
  • Colza : 60 à 80 Kg de SO3
  • Luzerne : 60 à 80 kg de SO3

 

La dose haute est à retenir à forte pluviométrie, en sols filtrants ou froids déjà plus exposés en année « normale ». La grille Arvalis-Institut du végétal sur céréales (cf. ci-dessous) permet d’affiner la dose selon le type de sol et la pluviométrie. En cas d’apports organiques fréquents (au moins tous les 3 ans), le conseil est limité aux situations aux risques les plus forts (sols filtrants et pluviométrie hivernale supérieure à 250 mm).

Une seule forme assimilable : le sulfate

Les formes d’apport sont nombreuses et leur intérêt dépend à la fois de l’équipement de l’exploitation (stockage et épandage) et de leur prix. A chacun de faire son calcul, avec ses prix. Un comparatif réalisé l’an dernier (cf. Point Technique de février 2020) donnait l’avantage aux engrais solides azote+soufre. Dans tous les cas les formes soufre minéral sont à éviter car moins efficaces. Le thiosulfate (Agrifix, Secofit) qui se présente sous forme de solution utilisée en mélange avec de la solution 39 a une action identique à celle d’une solution soufrée ou d’une ammonitrate. Il doit donc être utilisé à la même dose que des formes classiques. Ajoutons enfin qu’en Champagne, où la magnésie est nécessaire, un apport de 80 kg de Berrymag couvre les besoins en soufre d’une céréale.

10 € qui peuvent rapporter gros

Sur céréales, 30 kg de soufre coûtent entre 5 et 12 €/ha selon la forme retenue. Depuis quelques années les carences sont réapparues, y compris sur colza, faute d’avoir réalisé un apport. Il est donc indispensable d’en tenir compte au moment de réaliser sa fertilisation de sortie d’hiver. Un point complet sur ce thème est disponible dans le Point Technique du 27/02/2020, disponible ici.