Retour sur l'agriculture de régénération des sols

L’agriculture de régénération des sols a pour objectif de maximiser la réintégration de carbone dans les structures vivantes du sol sous forme d’humus. Ceci passe par le rétablissement de processus microbiens dans le sol et par des mesures culturales qui engendrent une performance photosynthétique maximale des cultures.

Rétablir la vie du sol passe par la diminution du travail du sol qui perturbe la quantité et la diversité des microorganismes du sol. Cependant, l’agriculture de régénération des sols ne s’interdit pas de restructurer le sol si besoin en le fissurant. Mais cette fissuration est toujours accompagnée d’une application de ferments lactiques qui consolident la biologie du sol en étant combiné à un semis de couvert.

La couverture du sol est d’ailleurs l’un des piliers de l’agriculture régénératrice. Le sol doit être toujours couvert avec un maximum de diversité et le plus longtemps possible. Pour les semis de printemps, comme pour la culture de la pomme de terre par exemple, les couverts ou les doubles couverts (premier couvert multi-espèces semé dans les 48 heures après la moisson et détruit début octobre, puis semis d’un deuxième couvert graminées + légumineuses en octobre maintenu jusqu’à la culture de printemps suivante) sont laissés en place jusqu’à 15 jours avant la plantation. La destruction de ces couverts se fera aussi à l’aide d’une application de ferments lactiques : le compostage de surface. La masse végétale du couvert va être dégradée beaucoup plus rapidement grâce à l’action des ferments, ce qui permettra de stimuler et d’améliorer le métabolisme du sol facilitant l’implantation de la culture suivante. La méthode des doubles couverts permet d’avoir un couvert pas trop ligneux, dégradable par les ferments lactiques.

Enfin, afin de favoriser le fonctionnement optimal des plantes, l’agriculture régénératrice utilise les pulvérisations foliaires de thé de compost oxygéné et autres extraits de plantes fermentées.

C’est un cercle vertueux : un sol avec une bonne structure et une couverture des plantes presque permanente bénéficiant d’une photosynthèse maximale permettra de stocker de plus en plus de carbone sous forme d’humus ce qui améliora à nouveau la structure du sol et la production de biomasse des plantes.

Sur le terrain, les agriculteurs sont allés sur les parcelles de Mathias Benoist, agriculteur bio et membre du groupe Terre de Vers. Les agriculteurs ont commencé par évaluer l’état des sols avec le test bêche qui consiste à observer le profil du sol et avec le pénétromètre pour mesurer la compaction du sol. Puis, c’est l’état de santé de la plante, par son taux de sucre : le Brix, qui a été observé à l’aide d’un réfractomètre. Un Brix élevé est signe que le métabolisme de la plante est fonctionnel. Prochaine étape pour le groupe Terre de Vers, la fabrication de thé de compost oxygéné !