Quelle place pour l’OAD dans ma stratégie fongicide ?

Testé dans les essais GEDA depuis 2009 et lancé officiellement auprès des agriculteurs depuis 2018, l’OAD a fait ses preuves et démontré son intérêt quelle que soit la situation de l’année et de l’agriculteur. En effet, il s’agit bien d’un Outil d’Aide à la Décision qui peut s’adapter au contexte de chacun.

Optiprotect, basé sur des outils validés par ARVALIS-Institut du végétal

Pour rappel, l’outil est développé sur la base des modèles d’ARVALIS-Institut du végétal : Stadi-LIS (modèle de prévision des stades du blé) et plusieurs modèles maladies (dont Septo-LIS plus piétin-verse, rouilles brune, jaune et fusariose). Son objectif est de protéger les 3 dernières feuilles du blé : ainsi pour la septoriose, il ne pourra pas conseiller de traitement avant le stade 2 nœuds (en effet, à 1 nœud, la future F3 n’est pas sortie) mais déclenchera systématiquement une intervention minimum pour protéger la dernière feuille.

Déclenchement et renouvellement

Avec Optiprotect, on ne parle plus de T1 ou T2 mais de traitement de déclenchement et traitement de renouvellement. Les conseils de traitement(s) de l’OAD sont liés conjointement à la météo (sec ou pluie, chaud ou froid), à des stades de croissance clés et à la sensibilité (ou tolérance) variétale aux maladies. L’OAD donne une date de traitement mais pas de produit ni de dose.

1 OAD : x stratégies septoriose

Sur variété sensible à la septoriose, comme RGT Volupto (cas 1), il est possible de déclencher entre les stades 2 nœuds et DFP (Dernière Feuille Pointante) si une pluie contaminatrice intervient. Sur variété tolérante, comme LG Absalon (cas 2), le conseil d’intervention pourra attendre jusqu’à plusieurs jours après DFE. Il parait logique que la stratégie fongicide soit différente entre les 2 situations.
Dans le 1er cas, un traitement type « triazole + contact » à mi-dose permettra d’attendre la sortie de la DFE et le traitement avec SDHI (type Librax…). Dans le second cas, le déclenchement intervient au stade gonflement (=DFE + quelques jours) : ainsi un Librax 0.4 l/ha peut suffire. Pour les adeptes des micro-doses, 1 seul traitement peut même s’avérer suffisant si l’application est réactive après le conseil de l’OAD, comme le montre le graphique de notre essai 2020 à Faux-Fresnay.

Dans notre essai blé 2020 à Faux-Fresnay sur la variété Mortimer semée mi-octobre, aucun symptôme de septoriose ni de rouille brune n’a été observé.
Optiprotect l’a bien vu puisqu’il a fait déclencher le 2 mai au stade gonflement et n’a pas fait renouveler ensuite.
A l’arrivée, les écarts de rendement sont non significatifs. En bleu, la courbe de réponse est plate : il fallait investir le moins possible dans cet essai : 1 traitement à DFE ou 1 micro-dose.

Pour le renouvellement de traitement septoriose, le modèle va calculer un nouveau cumul de contamination depuis la date de traitement renseignée par l’agriculteur. Peu importe la stratégie produit/dose choisie, 10 jours de protection seront automatiquement attribués à la parcelle. Ce n’est qu’une fois le seuil de contamination à nouveau atteint que le modèle déclenche le renouvellement. Ainsi, avec un temps sec et estival, il est donc possible au modèle de ne pas conseiller de renouvellement. En 2020, seuls 10 % des parcelles ont été concernés par un traitement de renouvellement.

Attention aux maladies secondaires

Certaines variétés sont également sensibles aux rouilles (jaune et/ou brune). Avec des hivers de plus de plus cléments, ces maladies deviennent récurrentes. Optiprotect sait les prévoir : il donne des dates de visites pour que vous puissiez aller vérifier aux champs l’apparition ou non de symptômes. Ainsi, en parallèle du traitement septoriose, vous devez vous assurer de l’efficacité du produit choisi sur rouille en cas de présence à la parcelle. Ce n’est pas parce qu’il n’y a pas de traitement de renouvellement conseillé en septo qu’il ne faudra pas traiter contre la rouille brune ! Dans ce cas, un « tébuconazole » (ex : Balmora 0.5 l/ha) sera suffisant.

Un appui de votre conseiller nécessaire

Optiprotect a fait ses preuves dans les essais des GEDA depuis 2009 et à vos côtés depuis 3 campagnes. Il est un bon outil d’aide à la décision pour vous conforter dans votre quotidien. Néanmoins, il reste une machine avec un fonctionnement interne à comprendre que tout le monde ne peut pas connaître sur le bout des doigts. L’appui de votre conseiller GEDA est primordial, notamment pour le choix de la stratégie fongicide en fonction de la date de déclenchement. N’hésitez pas à le solliciter pour évoquer votre situation !

Pour ceux qui veulent en savoir plus, une formation « Conduire ses céréales en utilisant le moins de fongicides possibles » aura lieu le 8 janvier prochain. En savoir plus ici