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Que vaut ma pomme de terre ?

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Vendredi 28 janvier a eu lieu l'animation « Que vaut ma pomme de terre ? » pour laquelle étaient invités les producteurs irrigants marnais. Retour sur cet après-midi technico-économique autour des coûts d’irrigation et de stockage, menée de concert par FDSEA Conseil, la société TREMA et la Chambre d’agriculture de la Marne.

Malgré un contexte sanitaire encore compliqué, près d’une trentaine de personnes ont fait le déplacement sur l’exploitation de Messieurs Bertrand et Guillaume Gomard à La Cheppe, adhérents du GEDA Champ'Argonne et que nous remercions ici pour leur accueil.

Présentation de l'exploitation

Bertrand Gomard débute les échanges par une présentation de l'exploitation : associé à son frère Guillaume, l’exploitation comprend un élevage de porcs sur paille, un atelier grandes cultures et un atelier légumes de plein champ (carottes d’industrie sur 8 ha et pommes de terre de consommation sur 35 ha). Les légumes sont irrigués par une rampe montée sur canon, investissement récent. Afin de gagner en autonomie au niveau des expéditions, l’exploitation a également investi il y a 3 ans dans un bâtiment de stockage de pommes de terre d’une capacité de 2200 t (stockage en palox avec groupe froid).

Piloter au mieux son irrigation

Suite à la présentation de Bertrand, Jean-Paul Daouze (TREMA) a partagé son expérience sur la valorisation de la ressource en eau. Sujet crucial pour l’avenir compte tenu du système de quotas, de la consommation de la culture, des évolutions climatiques constatées ces dernières années et de l’augmentation du coût énergétique. Il ressort que pour optimiser son irrigation, la connaissance de ses terres reste un impératif ; suivant les types de sol, les quantités et périodes d’apport devront évoluer. Cinq secteurs ont été pris en exemple avec comparaison des profondeurs (et types) de terre, avec à chaque fois la méthode à suivre pour pouvoir piloter au mieux son irrigation.

Combien ça coûte ?

Olivier Josselin (FDSEA Conseil) est ensuite intervenu sur les coûts directs de l’irrigation en pommes de terre avec une comparaison économique de 3 systèmes : le canon asperseur, la rampe sur canon et la rampe frontale. Après analyse il ressort qu’à l’investissement de base, le canon asperseur reste le plus économique devant la rampe frontale et la rampe sur enrouleur. En appliquant la main-d’œuvre, le classement reste inchangé, avec un coût à la tonne produite d’environ 20 euros pour un canon, 23 euros pour la rampe frontale et 30 euros pour la rampe sur enrouleur. Toutefois, il faut noter qu’en cas de sécheresse et canicule, la canon asperseur est à la peine pour maintenir le potentiel de rendement. Mais d’une manière générale on considère que l’irrigation a permis, sur une période de 10 ans, d’augmenter le chiffre d’affaires/ha de presque 2 500 euros.

Et en matière de stockage ?

Autre poste de charges amené à évoluer fortement avec les fluctuations des coûts énergétiques : le stockage. Cette partie présentée par Arthur Adamczyk (conseiller bio et légumes à la Chambre d'agriculture) a permis de faire un rappel sur le calcul des coefficients d’isolation pour situer son bâtiment en termes de performance d’étanchéité. Le sujet des groupes froids a ensuite été abordé avec une comparaison entre un système à gaz frigorifique et à eau glycolée, ainsi que le calcul de la consommation énergétique. En faisant l’addition générale, il apparaît que l’amortissement, la consommation électrique, l’anti-germinatif en stockage et la main-d’œuvre font grimper le coût de stockage à presque 80 euros (contre 60 euros en 2019 avec le CIPC et des coûts d’énergie à l’époque plus bas).

L’analyse économique du stockage a été complétée par Olivier Josselin qui s’est penché sur le raisonnement de l’investissement en stockage et notamment le dimensionnement du bâtiment. Pour un bâtiment de 2200 t (comparable à celui de nos hôtes), l’investissement de départ (bâtiment, chariot, palox, raccordement électrique) s’élève aux alentours de 737 000 euros (soit un coût à la tonne de 25 euros). S’il était construit en 2022, il coûterait presque 20 % de plus avec un prix de 881 000 euros. Plus le tonnage est important et moins le groupe revient cher à la tonne, toutefois, il faut noter qu’un bâtiment plein à 90 % (au lieu de 100) fera grimper le coût à la tonne de 12 %. D’où la nécessité d’adapter sa taille de stockage par rapport aux périodes d’expédition.

Animation autour des lots de chacun

Enfin, l’après-midi s’est terminée autour des lots de pommes de terre ramenés par les producteurs. L’objectif était que chacun puisse évaluer la qualité des lots présents en fonction des grilles d’évaluation officielles, comparer les variétés en fonction des différents contextes pédoclimatiques. Preuve a été faite encore une fois de plus que la préparation de sol pour la culture influe de façon non négligeable sur la qualité des lots à la fin. D’une manière générale, les lots présentés avaient une présentation correcte, avec une agréable surprise notamment sur la variété Liberta.

 

Pour en savoir plus sur l'accompagnement en Légumes, contacter Arthur Adamczyk au 03 26 64 08 13