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Plaine 2000 s’intéresse au CCC : Colza, Carbone et Charges de méca !

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Les tours de plaine à thèmes n’ayant pu se tenir ce printemps à cause de la crise sanitaire, les adhérents du GEDA Plaine 2000 se sont retrouvés lundi 31 mai pour une journée d’échanges techniques.

Le colza : point avec Terres Inovia

Depuis quelques printemps, le colza est malmené par les insectes d’automne (grosses altises et charançons du bourgeon terminal) dans le sud-ouest marnais et notamment pour les parcelles en bordure de l’Aube. Le climat en « rajoute une couche », entre gel de printemps et sécheresse au moment des semis…

Si Bastien REMURIER de Terres Inovia a présenté quelques pistes de travail intéressantes suivies par l’institut (recherche sur les semences, plantes pièges, phéromones, traitements), il a surtout insisté sur l’agronomie comme clé essentielle pour les semis 2021. Pour avoir un colza robuste, il faut un colza à 3-4 feuilles au 20 septembre, qui s’enracine bien pendant l’hiver (attention à la qualité du travail du sol en profondeur : 70 % du système racinaire se fait durant l’hiver) avec un idéal de 35 à 40 plantes /m² en sortie d’hiver.

Un mélange variétal ne fera jamais moins bien qu’une variété seule et permettrait notamment en cas de stress climatique important d’avoir une meilleure résilience. Le roulage des sols motteux limite l’abri des grosses altises et donc les dégâts par la suite. Une bonne fertilisation phosphatée (100 U en sol moyen) et de l’azote organique avant semis sont aussi recommandés. Une légumineuse associée permet de réduire la pression des ravageurs d’automne.

Au final, dans les essais, un colza semé tôt associé avec féverole et fertilisé fait aussi bien en rendement qu’un colza traité avec 1 insecticide à l’automne.
Les surfaces de colza en France sont passées sous la barre des 1 million d’hectares. (950 000 ha actuellement contre 1 400 000 habituellement). Gageons que le mois d’août reçoive un peu de pluviométrie pour permettre les conseils ci-dessus…

Le carbone : une réelle opportunité ?

Sylvain DUTHOIT est venu parler carbone. Une découverte du sujet pour certains, un sujet bien maitrisé par d’autres car plusieurs adhérents de Plaine 2000 ont intégré un groupe de travail lancé par TRAME sur le sujet.
Pour obtenir un crédit carbone, l’idéal est de produire beaucoup (plus une plante produit de biomasse plus elle stocke du carbone) avec le moins d’azote possible car c’est bien ce dernier point qui pèse lourd dans le cahier des charges. Assolement et poids des cultures, origine et efficience des fertilisants azotés sont des points cruciaux.
Le label bas carbone pour les grandes cultures devrait sortir d’ici peu. Pour les intéressés, des diagnostics peuvent être réalisés par divers organismes.

Les charges de mécanisation avec FDSEA Conseil

Olivier JOSSELIN a présenté des chiffres clés :
Pour produire 1 t de blé :
-    33 % des charges sont directement liés à la production (semences/phyto/engrais) et 22 % en frais de mécanisation
-    Pour une exploitation en Champagne crayeuse avec assolement scop + betterave, on compte :
o    150 €/t d’écart de charges opérationnelles entre le ¼ supérieur et le ¼ inférieur,
o    250 €/t d’écart de charges de méca entre le ¼ supérieur et le ¼ inférieur, dont la plus grosse partie est l’amortissement du matériel.
S’en est suivie une discussion sur les différents modes de travail en commun. De l’entraide en passant par la CUMA, la SEP est la solution la plus aboutie (assolement en commun avec achats des intrants et commercialisation des récoltes en commun également).

Une belle journée fort appréciée des adhérents présents, contents de pouvoir (enfin) se réunir et échanger !

Pour les intéressés, des diagnostics peuvent être réalisés par divers organismes, dont la Chambre d'Agriculture.