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Partage'tour : et si on fertilisait autrement ?

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Le 4 mai dernier a eu lieu une rencontre sur Suippes autour de la fertilisation azotée qui a réuni un peu plus de 60 participants. Elle s'inscrit dans le cadre d'un projet européen mené depuis 2019 et se terminant en 2022 qui a pour objectif de boucler le cycle de l'azote sur le territoire du Grand Est.

Ce projet appelé PARTAGE (Programme Agronomique Régional pour le Transition Agro-écologique en Grand Est) travaille sur trois grands axes : les solutions innovantes pour limiter les pertes d'azote, la production d'azote au champ par les légumineuses, et la gestion de la matière organique à l'échelle territoriale. C'est autour des solutions innovantes pour limiter les pertes d'azote que sont intervenus Arvalis, le LDAR et la chambre d'agriculture du Grand Est.

La première piste évoquée est celle des outils de pilotage et notamment la méthode APPI'N qui permet un pilotage intégral de la fertilisation du blé dès le stade tallage. Cette méthode est basée sur l'utilisation de la pince N-tester et de la comparaison d'une zone sur-fertilisée avec le reste de la parcelle. Elle a pour but de maximiser du CAU (Coefficient Apparent d'Utilisation) en raisonnant les apports en fonction de l'Indice de Nutrition azotée (INN) et des conditions météorologiques. Un réseau de 42 parcelles a été monté sur ces 3 années du projet et il semblerait que cette méthode permette de retarder le premier apport et de réduire la dose totale d'une vingtaine d'unités sans toucher ni au rendement, ni à la protéine.

La deuxième piste est celle de la gestion des matières organiques dans la rotation. Cela passe principalement par une bonne compréhension de ses Produits Résiduaires Organiques (PRO). Savoir d'où il provient, comment il est obtenu et qu'est-ce qu'il contient sont les principales clés. Ainsi il est possible de classer les PRO sous deux grandes catégories : les PRO amendants, et les PRO fertilisants.

  • Les PRO amendants possèdent un C/N > 8 et consomme d'abord de l'azote du sol pour transformer de l'azote organique en azote minéral disponible pour les cultures.
  • Les PRO fertilisants possèdent un C/N < 8, et eux sont constitués d'azote minéral principalement sous forme ammoniacale. Donc une forme rapidement disponible pour la plante, mais aussi plus sensible à la volatilisation.

En connaissant donc un peu mieux nos MO on peut donc optimiser leur utilisation dans la rotation et en tirer tous les bénéfices possibles.

La troisième piste abordée concerne les solutions azotées alternatives foliaires et les biostimulants qui contiennent de l'azote. C'est sans doute le thème où il est le plus délicat d'apporter une réponse claire et précise.

  • Les solutions azotés foliaires sont nombreuses aujourd'hui sur le marché et leurs revendications le sont tout autant ("1 unités pour 5 unités classique", "améliore le rendement et la protéine",…). Arvalis conclut sur ces produits en précisant que finalement 1 unité d'azote foliaire est égale à 1 unité d'azote au sol, que le foliaire ne se substitue pas aux formes d'azote classique (ni techniquement, ni économiquement), mais que ce sont des solutions qui peuvent s'envisager en complément.
  • Pour ce qui est des biostimulants contenant de l'azote des essais ont été réalisés par Arvalis en comparant la dose X (fertilisation classique) à une dose en azote réduite mais complémenter par un biostimulant. Dans ces conditions il en résulte une tendance à la baisse pour le rendement, mais aussi pour la protéine. Ces solutions ne peuvent à priori pas substituer un apport d'azote classique en totalité.

 

Pour aller plus loin sur la thématique azote, participez à l'N-vènement Inter-GEDA !
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