L'innovation avec LANDFILES
Depuis la fin des années 1990, les politiques publiques incitent les agriculteurs à adopter une agriculture plus écologique, moins consommatrice d’intrants. Ces injonctions positionnent les agriculteurs face à de nouvelles pratiques pour assurer la sécurité alimentaire tout en réduisant l’usage des engrais et des pesticides et en faisant face à de nouvelles perturbations sanitaires et climatiques.
L’innovation se fait par les agriculteurs eux-mêmes
Dans ce contexte, nous retrouvons des agriculteurs qui mettent en place, de façon autonome, des changements techniques jouant sur les régulations biologiques et les effets systèmes, prenant en compte d’autres critères que le rendement. Ces dernières années, nous observons une dynamique d’innovation autour des systèmes herbagers en élevage, ou de la technique de semis direct, qui sont riches d’enseignements. Nombreux sont ceux qui ont revisité leur système en faisant évoluer leurs stratégies d’exploitations, par exemple vers la production d’énergie verte (méthanisation, éolienne, etc.).
Les réseaux sociaux, au service de la diffusion des innovations
Malgré tout, repenser le fonctionnement global de son exploitation et faire évoluer ses pratiques peut présenter des incertitudes. Il est plus facile de modifier son système lorsqu’on est plusieurs à réfléchir, à se renseigner et à tester. En effet, la recherche participative et l’expérimentation collective sont des outils essentiels pour se lancer dans la transition agroécologique. Or, il existe de multiples réseaux sociaux pour partager de la connaissance et de l’expérience : on retrouve Whatsapp, Facebook, Instagram, Twitter, sur lesquels on peut envoyer des messages, photos, vidéos, documents… Le constat est que les informations sont diffusées, mais non capitalisées. Tout est perdu pour l’agriculteur, et tout est gagné pour Facebook. Alors, comment favoriser le partage de connaissances et expériences vécues par les agriculteurs sur le terrain dans un monde où les informations circulent en masse et sans capitalisation ?
Landfiles, le réseau social d’expérimentation participative
Ce défi a été relevé par Nicolas Minary, informaticien né dans l’agriculture. L’idée était de créer un outil transverse et ludique qui puisse combiner l’objectif de Whatsapp et quelques fonctions de Mes Parcelles. En 2017 il lance l’application Landfiles, qui capitalise le suivi des parcelles des membres. En effet, elle permet d’avoir accès à ce que font les agriculteurs des différents groupes sur leur ferme, ainsi qu’à des essais innovants de France et du monde (https://landfiles.com)
Landfiles, pour accompagner les groupes innovants
La Chambre d’agriculture de la Marne souhaite tester cet outil dans le cadre du suivi des groupes innovants, et plus particulièrement celui qui travaille sur la méthanisation. Dans ce groupe, des essais collectifs sont mis en place. Par exemple, celui conduit sur les cultures intermédiaires à vocation énergétique à Corroy dont l’objectif est d’identifier l’espèce et la variété qui se comportent le mieux en terre de craie dans des conditions estivales stressantes. Des observations sont faites régulièrement pour apprécier la vigueur de croissance et des critères de biomasse seront évalués. Cette application nous permettrait de partager en temps réel le suivi de cette plate-forme d’essais avec le reste du groupe. Elle permettrait également de valoriser les essais individuels de chacun et de créer ainsi de l’interaction quotidienne dans le groupe. En plus d’améliorer la diffusion de l’information en interne, l’application travaille à l’échelle de la rotation par le biais de l’historique de la parcelle… une véritable plus-value pour évaluer ses pratiques dans le temps long ! Enfin, le groupe pourrait se connecter à la France entière et au monde pour échanger et partager sur des essais innovants.
Pour en savoir plus sur les groupes innovants, contactez Andréa VIDAL au 03 26 80 02 86