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La production de semences fourragères discutée en tour de plaine au GEDA de Coole et Soude

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Gaine de ventilation du stockage

Le premier tour de plaine de mars du GEDA s’est déroulé chez Brice Charlet à Coolus. Brice étant producteur de ray-grass et de fétuque rouge, ce tour de plaine fut l’occasion d’inviter Romain Defforges, responsable de secteur chez RAGT Semences.

En Champagne, la société recherche notamment des producteurs de fétuque élevée, de fétuque rouge, de luzerne et de trèfle violet. Cela concerne aussi bien des exploitations en agriculture bio que conventionnelle.

Premier prérequis pour pouvoir multiplier ces semences : la propreté des parcelles. Par exemple, pour les graminées, il ne faut pas dépasser le seuil de 0.3 % de vulpins dans le lot récolté. Et pour les légumineuses, ce sont les rumex, lychnis et renouées notamment qui sont proscrits.

Ensuite : pouvoir ventiler la production qui est reprise sèche à 12 %. La reprise se fait généralement assez vite : septembre-octobre au plus tard, avec une prime pour les stockages les plus longs. Chez Brice, qui accueillait le tour de plaine, le stockage se fait à plat avec des gaines ventilées. Il en faut davantage que pour un stockage céréales : 50 à 60 cm d’écartement entre les gaines, et pas plus d’1,20 m de hauteur de tas.

Niveau récolte, les chantiers sont plus ou moins précoces en fonction des espèces : la fétuque rouge se récolte souvent avant les escourgeons, la fétuque élevée et le dactyle avant les blés, et les ray-grass anglais jusqu’à début août. Une vigilance particulière est nécessaire au niveau des réglages de la moissonneuse, notamment des vents et des grilles (ce réglage peut se faire avec l’appui de RAGT).

Niveau itinéraires techniques, ces productions nécessitent souvent moins de phyto que les céréales, et sont moins gourmandes en azote. Par exemple, les apports moyens sur fétuques sont de 120 u (apportés en deux passages). Pas de traitement de semence, pas d’insecticide, pas de régulateur, et rarement un fongicide (c’est la rouille qu’il faut parfois surveiller). Le poste le plus important est celui du désherbage pour lequel il faut prévoir 100 à 150 €/ha en fonction des productions.

Certaines espèces peuvent être implantées sous couvert : fétuques et dactyle notamment car ils ont un besoin élevé de vernalisation. C’est le couvert de pois de printemps qui est privilégié, car il n’est pas trop concurrentiel. Le ray-grass anglais, au contraire, peut être semé en été à la même période que les colzas.

Certaines espèces peuvent être maintenues 2, voire 3 ans, avec une vigilance et gestion nécessaires vis-à-vis des campagnols.

Les rendements sont variables en fonction des espèces et des variétés. En débouché fourrager, une prime PAC de 40 €/ha est à ajouter à la rémunération. Attention cela ne concerne donc pas les débouchés gazon qui peuvent être proposés également.

Les tours de plaine étant l’endroit idéal pour le partage d’expériences, suite à la présentation de RAGT, Brice a pu donner son ressenti sur cette production. Il produit de semences fourragères sur 12 à 16 ha en fonction des années, ray-grass et fétuque rouge. Cette année il a implanté sa fétuque fin février sous couvert de pois de printemps. La culture recevra 100 unités d’azote en deux apports, il n’y aura ni insecticide ni fongicide. Pour la gestion des graminées, il lui est arrivé de faire de l’Avadex 480 par le passé. Pour cette année il prévoit une dime (la fétuque rouge n’y est pas sensible).

Après les fétuques, il implante préférentiellement des betteraves, qui bénéficient d’une structure de sol très favorable grâce au système racinaire de la fétuque. Après les ray-grass, il peut y avoir des betteraves ou des blés, mais il ne prévoit jamais de colza, car ces graminées ont tendance à assécher le sol.

Brice est membre du groupe Dephy animé par Sylvain Duthoit, même s’il n’y a pas de marge de manœuvre sur les IFT herbicides, il apprécie les IFT hors herbicides très faibles pour ces productions.