Journée technique et conviviale pour les GEDA de la zone Châlons
Au programme sur Vallée de la Vesle
Les adhérents du GEDA Vallée de la Vesle se sont retrouvés au lycée agricole de Somme-Vesle où Sylvain DUTHOIT, expert agronome à la Chambre d'agriculture 51, les a accompagnés sur cette matinée d'échanges.
Au vu du contexte actuel avec la hausse des coûts en intrants, il était intéressant de parler de l’utilisation de l’azote. Dans un premier temps, les adhérents ont découvert le suivi et les résultats des essais INN (Indice de Nutrition Azotée). Cette méthode consiste à utiliser la pince N-Tester chaque semaine (ou tous les 15 jours) de la sortie hiver jusqu’au stade épiaison. Les mesures sont ensuite analysées via un abaque pour déterminer où se situe le blé par rapport à un indice INN critique et un indice INN de déclenchement. Les apports d’azote sont alors pilotés en fonction des résultats du terrain ; cette année, le 1er et le 2e apport ont pu être décalés plus tardivement que la pratique des agriculteurs. De plus, malgré les conditions sèches de ce printemps 2022, force est de constater une certaine valorisation des apports d’azote. Cette conduite est aussi comparée à la conduite dite classique de l’agriculteur.
Les questions et les échanges ont été nombreux sur cette pratique novatrice et « osée ».
A présent, il reste à attendre les résultats à la récolte !!
Ensuite, toujours à la ferme du lycée, les adhérents ont pu découvrir une parcelle de blé inscrite dans la démarche des fermes DEPHY. L’objectif mené dans cet accompagnement est de réduire de 50 % les utilisations de produits phytos en moyenne sur la ferme, par rapport à une ferme dite de référence. Le bilan au bout de 5 ans est de s’apercevoir qu’il est possible d’utiliser plusieurs leviers afin de réduire l’utilisation des produits phytos en régulateur, insecticide et fongicide, mais il est beaucoup plus difficile sur le poste herbicide.
Il est essentiel d’optimiser l’emploi d’un maximum de leviers agronomiques comme le travail du sol, les faux-semis, le décalage de la date de semis et l’emploi d’outils de désherbage mécanique quand c’est possible.
Par contre, le risque de trop limiter les interventions herbicides lors d’une forte infestation d’adventices est de prolonger et multiplier le salissement dans la rotation.
D’où l’importance de combiner ensemble tous les leviers possibles, comme également le choix des cultures dans la rotation.
Les adhérents du GEDA ont ainsi pu discuter et se rendre compte de la marge de manœuvre possible sur certains postes phytos.
La matinée s’est terminée par la visite d’une parcelle de betteraves qui fait partie du suivi « Zéro Fuite ». C’est un système de conduite de parcelles dans la zone du captage de Somme-Vesle, où à la demande de l’Agence de l’Eau il faut réduire la présence de nitrates et supprimer les phytos dans l’eau potable. Donc, aucun produit phyto n’est autorisé et l’utilisation des apports azotés doit être adaptée sur ces parcelles.
Cette année le robot Farmdroïd a été mis en place pour la betterave. Même si la parcelle n’est pas parfaitement propre, le résultat sans chimie et sans main-d’œuvre est plutôt satisfaisant !
Enfin, après tous ces échanges, les adhérents du GEDA VDV se sont retrouvés chez Denis BREMONT à Courtisols pour partager un moment de convivialité autour d’un barbecue !
Du côté de Coole et Soude
Premier sujet du matin : implantation d’été. Pour entamer le sujet, le groupe a commencé par réaliser un test bêche, car il s’agit d’un outil de diagnostic de la structure du sol qui est facile à réaliser. Ce premier test a donné lieu à de nombreuses discussions sur les techniques d’implantation : avec ou sans labour, avec ou sans exportation des pailles, avec ou sans fertilisation organique…Les échanges ont été riches, et des décisions ont été prises par certains, grâce aux conseils de leurs collègues ayant déjà vécu des expériences similaires. Les discussions se sont terminées sur la réalisation d’un profil au télescopique sur lequel aucun problème de compaction n’a été détecté.
Deuxième rendez-vous de la matinée sur une parcelle de betterave. Sébastien JOLY y avait mis en place un essai en bande avec ou sans bactériosol. Cette parcelle était donc un lieu idéal pour évoquer ensemble le sujet de la fertilité du sol. L’aspect fertilité physique a été illustré par l’étude de profils culturaux creusés la veille à la mini-pelle : l’occasion pour les adhérents de voir de près à quoi ressemblent les craies à poches. Puis l’aspect fertilité biologique a été abordé via…le déterrage de slips ! Ces derniers avaient été enfouis dans le sol deux mois plus tôt. Les adhérents ont mis la main à la pâte pour déterrer les 15 slips qui se trouvaient dans la parcelle (3 slips x 5 bandes avec ou sans bacteriosol, avec ou sans digestat liquide, et avec ou sans P et K minéraux). Les adhérents ont pu voter pour les slips les plus dégradés pour identifier des modalités où l’activité biologique serait potentiellement plus élevée.
Enfin, après tous ces échanges, les adhérents du GEDA de Coole et Soude se sont retrouvés au restaurant pour partager un moment de convivialité !!
Une après-midi commune aux 2 GEDA
Les deux GEDA se sont retrouvés l’après-midi sur l’essai variété blé de la zone, essai semé à Sogny-aux-Moulins chez Thierry ALIPS. C’est un essai avec 17 variétés différentes et afin de ne pas avoir une présentation « descendante », Sandie avait préparé une animation avec un jeu de questions ou devinettes pour reconnaître les variétés. Les adhérents disposaient de pancartes avec une question et devaient la positionner devant la modalité qui leur semblait être la bonne réponse. Exemples de questions : quelle est la variété ayant le plus de rouille jaune ? Celle avec le plus grand nombre d’épis au m² ? La variété la plus haute ? Qui sont les blés barbus ? etc…
Ainsi, les adhérents ont circulé pour observer les différentes variétés. Sandie a ensuite répondu aux questions pour présenter les variétés et comme les pancartes n’ont pas toujours été positionnées à la place, cela a permis d’échanger sur les critères et de se déplacer d’un bout à l’autre de l’essai, sans que cela soit « linéaire » !!
A la sortie de l’essai, les adhérents ont pu participer à un petit jeu concours pour déterminer quelle variété serait la meilleure et avec quel rendement. Une bouteille de Champagne en récompense !
> Rendez-vous à la réunion moisson (Save The date : 04/08/2022) pour connaître le résultat et le gagnant !!
La 2e visite était ensuite à Cernon, chez Abel FERTE, pour un essai désherbage d’automne sur ray-grass en blé. Marion avait également préparé une présentation interactive afin de faire participer au maximum les adhérents. Après un rappel des fondamentaux sur les matières actives de désherbage d’automne, Marion a usé d’un jeu de pancartes pour questionner les adhérents. L’objectif était de bien identifier les matières actives présentes dans les programmes proposés, ainsi qu’un jeu de questions sur la modalité ayant le plus/moins d’IFT, la plus/moins chère, la plus/moins « sale ». Après des explications et des échanges sur une quinzaine de modalités, les adhérents ont pu retenir qu’en cas de forte infestation (860 RG/m²), le meilleur programme était en double passage et double application de produits.
Enfin, après tous ces échanges techniques et sous une forte chaleur, c’est avec grand plaisir que les adhérents se sont retrouvés sous le hangar d’Abel pour partager quelques bulles rafraîchissantes !!
