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Intégrer le tournesol dans son assolement, pourquoi pas ?

Au sein des GEDA Sézanne-Anglure, Monts de Champagne et Plaine 2000, les surfaces de tournesol progressent un peu plus chaque année. Cette tendance s’est surtout amplifiée suite aux dernières années difficiles en colza : baisse des implantations, retournement de parcelles à cause des ravageurs et/ou gel tardif…

Le tournesol attire de plus en plus les adhérents, certains se sont déjà lancés comme Bruno Renault, adhérent du GEDA Sézanne-Anglure à Villeneuve St Vistre. Lors du tour de plaine GEDA chez lui le 25 avril dernier, Mathieu Dulot, Ingénieur chez Terres Inovia, est venu faire le point sur cette nouvelle culture :

C’est une culture peu gourmande en eau, intrants et engrais. En azote, ses besoins sont de 0 à 50 unités d’azote et elle a une très bonne capacité à prélever l’azote du sol grâce à son système racinaire.
L’implantation, c’est la clé du succès ! L’objectif est d’obtenir 5 à 7 pieds/m² bien réguliers. Semoir monograine est plutôt conseillé, le tournesol étant sensible au défaut de structure.
La levée doit être rapide pour limiter les dégâts d’oiseaux : c’est la période préférée des corbeaux et des pigeons. Une fois les premières feuilles sorties, la sensibilité diminue fortement !
C’est une plante très exigeante en bore : un apport de 400 g bore/ha pour un objectif de 35 q/ha est indispensable. Les carences peuvent entraîner des chutes de capitule.
La génétique permet de gérer une bonne partie des maladies, la lutte fongicide arrive généralement en complément !
La récolte se fait à 9 % d’humidité, comme le colza. Petite astuce pour savoir si les plantes sont arrivées à maturité : l’arrière des capitules doit être bruni.
Les débouchés sont variés en huile et en protéines et ils contribuent à l’autonomie protéïque.
Les prix de vente sont actuellement élevés (environ 800 €/t pour la récolte 2021) et les charges faibles !

Le tournesol présente donc de nombreux atouts et permet de réduire l’utilisation des intrants tout en maintenant sa performance économique. En plus, avec le contexte actuel des prix et disponibilité des engrais, surtout l’azote, le tournesol tire son épingle de jeu avec ses faibles besoins en azote. Son avenir est prometteur !