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GEDA pôle Brie Champagne : point sur la gestion des larves de grosses altises en colza

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Depuis plusieurs années, la mi-novembre est la période où les conseillers comme les agriculteurs se posent la question de la lutte contre la larve de grosse altise, LE ravageur le plus problématique pour le colza !

A Lachy, sur la plate-forme de l’essai mis en commun avec Terres Inovia, les adhérents se sont retrouvés le 19 novembre dernier, avec la participation de Mathieu Dulot, ingénieur régional chez Terres Inovia.

Mathieu Dulot rappelle que, cet automne, les premières captures d’adultes de grosses altises dans les cuvettes ont été enregistrées à partir de la mi-septembre mais les vols se sont étalés en octobre, entraînant ainsi des pontes échelonnées. Selon les dates de vols et les températures journalières, des simulations d’arrivée de larves dans les parcelles peuvent être réalisées. Par exemple, pour un vol d’adulte enregistré le 25 septembre, on estime que les pontes ont eu lieu au 30 septembre et les premières larves L1 apparaissent à partir du 13 novembre !

Connaître l’infestation larvaire de sa parcelle, c’est facile en réalisant un test Berlèse : le nombre de larves par plante et la biomasse du colza donnent une indication de risque à la parcelle. La tendance des tests Berlèse réalisés dans les parcelles d’observation du réseau GEDA montre que les infestations larvaires sont plutôt faibles et en-dessous du seuil de risque moyen de 2 à 3 larves/pied. De nouveaux tests Berlèse ont été mis en route pour voir l’évolution du nombre de larves par pied, les résultats sont disponibles dans le ROC du 30/11/2021 !

Envisager la stratégie de lutte, c’est prendre en compte l’indication du risque de sa parcelle (faible, modéré ou élevé) et choisir le bon produit car dans le secteur, les résistances aux produits de la famille des pyréthrinoïdes sont avérées ! Des analyses de larves prélevées dans l’essai de la Chapelle Lasson l’an dernier le confirment. La seule matière active actuellement efficace est le phosmet contenu dans la spécialité Boravi WG mais son avenir est compromis !

La plate-forme d’essai mise en place à Lachy, chez Christophe Neret, le président du GEDA Sézanne-Anglure, a pour objectif de tester des alternatives : variété de colza classique semée seule ou avec des plantes compagnes, variété de colza avec la capacité à se défendre par elle-même des attaques de larves (KWS Granos) semée seule ou en mélange avec une variété piège à altise en mélange. Seulement 19 captures d’adultes de grosses altises ont été faites dans les cuvettes jaunes depuis le début de l’essai. Le premier test Berlèse indique une infestation larvaire d’environ 0.25 larve au 16 novembre et de 1.2 larves par pied lors du deuxième test 29 novembre. L’infestation évolue doucement mais elle reste faible pour le moment, contrairement à l’automne 2020, et les températures fraîches actuelles ralentissent l’évolution des stades larvaires. Une intervention chimique n’est donc pas nécessaire ! Les différentes parcelles de colza de l’essai vont donc continuer d’être suivies attentivement pour voir si des différences d’infestation se remarquent selon les modalités !