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Evaluer et financer la performance Carbone de sa ferme, selon CarbonThink

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Après s’être ouvert au monde de l’élevage bovin, le Label Bas Carbone (LBC) s’apprête, via son cadre de certification volontaire, à donner l’accès de la finance Carbone aux filières végétales. Ainsi, avant l’été 2021, une méthodologie nationale d’évaluation des gaz à effet de serre (GES) sera disponible pour les grandes cultures.

Dès lors, un betteravier champardennais, un céréalier lorrain ou un maïsiculteur alsacien pourra s’engager dans un plan d’action C de 5 ans : démarrant et terminant par le calcul de son bilan GES, mettant en place dans l’intervalle des pratiques bas Carbone sur sa ferme, et faisant reconnaître à la fin des réductions d’émissions de tonnes de CO2 équivalent (TCO2e), qui se transformeront en crédits Carbone (CC) monétisables. A chacune de ces étapes, l’agriculteur pourra se faire accompagner, techniquement par une organisation agricole, financièrement par un intermédiaire type France Carbon Agri

CarbonThink, projet régional, n’accompagnera pas directement l’agriculteur mais aura :

  • contribué à la production de la méthodologie d’évaluation LBC dédiée aux Grandes cultures,
  • proposé un modèle économique original pour 100 fermes pilotes du Grand Est,
  • et développé une interface numérique facilitant la transaction Carbone.

« Et qu’y gagne l’agriculteur ? »

Au-delà de son indispensable participation à la lutte contre le changement climatique (1), l’agriculteur doit grâce à l’effort accompli pouvoir amortir le coût de ses pratiques bas carbone et se dégager un revenu supplémentaire. L’équation est à la fois simple et complexe. Un chiffre d’affaires Carbone, c’est :

  • un Volume, soit le nombre de TCO2e évitées grâce au projet de réduction d’émission, qui dépend des pratiques, du contexte pédo-climatique et de l’historique de la ferme,
  • un Prix, celui de la tonne de CO2e vendue à des financeurs privés/publics, souhaitant compenser leurs propres émissions (CC), commercialiser des produits agricoles décarbonés ou promouvoir des territoires neutres en carbone.

En clair, mais au conditionnel tant que les premiers vrais diagnostics LBC n’auront pas été réalisés, si une ferme de grandes cultures en Grand Est émet autour de 3 T CO2e / ha / an et qu’elle réduit ses émissions de 0.5 à 1.5 T CO2e / ha / an, comptant sur un prix actuel de 30 €/T CO2e sur le marché de la compensation volontaire, elle gagnerait sur 100 hectares et pendant 5 ans environ 15 000 €.

Probablement de quoi financer une partie de l’optimisation Carbone de certaines pratiques (fertilisation, carburant…) mais pas de quoi payer une transformation profonde de son système de production (agroécologie, méthanisation…). CarbonThink y travaille, à suivre.

 

En attendant, votre avis d’exploitant(e) agricole sur le Carbone en agriculture nous intéresse. Alors en quatre questions, dites-nous ce que vous en pensez en répondant à cette enquête rapide(sondage d’intérêt général, résultats anonymisés).

Etienne Lapierre
etienne.lapierre@terrasolis.fr

 

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(1)    Rappelons que la Stratégie nationale bas carbone fixe à l’agriculture française l’objectif de réduire ses émissions de 20 % d’ici 2030 et presque 50 % d’ici 2050