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Destruction des betteraves : une drôle de façon de finir la campagne 2021

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L’utilisation d’un produit phytosanitaire contenant des impuretés (2 lots de Marquis contenant des matières actives non homologuées sur la culture, voire plus homologuées en France) a conduit l’Etat français, après de nombreux rebondissements, à prendre la décision de ne pas conduire ces racines de betteraves vers les usines et d’en ordonner la destruction.

Reprenons l’historique

Courant juillet, un certain nombre de planteurs de betteraves reçoivent un premier courrier les informant du problème suite à l’utilisation de 2 lots défectueux, puis ils reçoivent un deuxième courrier avec injonction de détruire les cultures en place.

Une rencontre au GEDA Champ’Argonne (à Suippes) a permis aux adhérents concernés de se rencontrer, d’échanger et surtout de ne pas rester seuls face aux différentes versions des assureurs...
« Se sentir seul et mis en défaut alors qu’on y était pour rien… Situation inconfortable du point vue moral et financier… et les discussions du dimanche midi en famille… pas facile à vivre ! » Surtout que certains n’avaient observé aucun symptôme sur leurs parcelles et avaient continué à injecter des charges comme le fongicide et, avant, passé quelques heures pour le nettoyage manuel des betteraves montées et chénopodes…

Comment détruire ?

Le feu vert est donné pour une destruction via le glyphosate, avec les spécialités commerciales correspondant aux différentes situations (avant ou après le 16.09, selon le travail du sol réalisé, …).

Pour la plupart d’entre vous, ce passage de pulvé fut difficile à faire… philosophiquement et psychologiquement. A cette date, le volume d’environ 40 tonnes de betteraves sous forme de racines et 2 fois plus de feuilles vous inquiète beaucoup.

Le glyphosate est la solution la plus adaptée. Quelques utilisations de Rotavator en bordure de parcelles de betteraves ont montré que les racines redémarraient. Après 15 jours en août et plutôt 3 semaines en septembre, la racine évolue, les feuilles se dessèchent et l’intérieur de la betterave noircit : ouf ! première étape validée…

Et après ?

De nombreuses interrogations se posent : quelle culture mettre en place par rapport aux résidus des végétaux, l’impact sur les cultures suivantes, des prix des céréales qui s’emballent…
En l’absence de résidus trouvés dans les échantillons de sol des parcelles concernées, les cultures peuvent être implantées sans souci… il reste cependant la réglementation des cultures suivantes après une betterave 2021 semée en traitement de semences néonicotinoïdes.

Blé ou orge ? Pas facile de prendre la décision pour certains agriculteurs qui avaient déjà modifié les assolements suite au retournement de colza 2021… L’équilibre entre orge de printemps et blé a évolué progressivement vers du blé en majorité.

Le ROC du 14 septembre dernier vous a donné quelques éléments sur la suite de l’histoire azote de ces betteraves sur les cultures suivantes via le modèle Styx.

Retour en images

Pour la mémoire collective et se rendre compte de l’état des parcelles impactées par cet incident, n’hésitez pas à télécharger notre retour en images de ce bilan. Vous y verrez également les photos de 2 choix faits par nos adhérents :

  • Début septembre, P. Mauclert (de Somme-Suippe) a semé une bande de blé sur la parcelle ayant reçue le glyphosate, suivi d’un passage de Rotavator ; le blé a levé en 8 jours et au 15 octobre, il était au stade 3 talles.
  • L’azote potentiellement disponible a conduit C. Lambin (de Gizaucourt) à semer du colza afin de récupérer celui-ci. Le colza na pas levé tout de suite par manque d’eau ; le stade est de 4 feuilles au 15 octobre avant la mise en place du blé.

Dans un contexte où le cours de l’azote est très élevé, nous vous invitons à faire une mesure de RSH dans les parcelles de betteraves concernées afin de savoir ce qui est encore disponible pour la culture 2022.