30 agriculteurs à la démo désherbage mécanique du 5 avril

Premier outil testé : une herse étrille de marque APV. Cet outil appartient à Hélène Gille qui va l’utiliser pour la première fois cette année en post-levée dans son avoine en AB. L’intervention des Ets Ravillon à l’occasion de la démo a permis de la guider sur les réglages qu’elle aura à faire pour ce premier usage de sa herse étrille. D’autant plus que la parcelle choisie pour la démo nécessitait un réglage précis pour rester sélectif car l’orge était à peine à 3 feuilles. Pour ce type de herse étrille, la sélectivité passe par l’adaptation de l’inclinaison des dents (moins vertical, moins agressif) et par la vitesse. Ici, 4 à 5 km/h environ pour respecter la jeune culture.

Ressenti à chaud des agriculteurs présents : ça fait un peu peur ! Effectivement, ce genre d’outil recouvre parfois les pieds de céréales…cela dit, ce fait génère rarement de dégâts car les céréales ont la capacité de redresser. En observant bien, il est possible de voir quelques pieds arrachés, ceux-là seront sûrement détruits. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il est conseillé d’augmenter de 10 % la densité de semis en prévision des pertes de pieds éventuelles.

Suite à une suggestion d’un agriculteur, Hélène a ensuite testé sa herse étrille en biais par rapport au semis de l’orge pour éviter qu’une même dent ne suive de trop près la ligne de semis. Suite au test, nous avons constaté que cette technique est davantage adaptée à des stades plus avancés de la céréale : trop de pieds arrachés au stade sensible de 2-3 feuilles.

Deuxième outil testé : la herse étrille de précision Treffler. C’est Florent Millon qui l’a ramenée pour la démo : il a partagé son expérience avec cet outil qu’il a déjà bien pris en main car il l’utilise régulièrement sur son exploitation en AB. Florent nous a notamment fait part de l’intérêt qu’il trouve à faire des passages à l’aveugle avec sa herse étrille. La société Stecomat, présente avec les Ets AgriViti, a confirmé ce fait : le passage en prélevée est celui qui permet à la culture de prendre de l’avance sur les adventices. Pas besoin d’attendre que ces dernières ne lèvent, en intervenant au stade fil blanc des adventices, une à deux semaines après le semis, l’efficacité de ces outils n’est plus à démontrer.

Pour cette herse étrille de précision où chaque dent est montée individuellement et tendue par un ressort, le réglage de l’agressivité se fait via la pression des ressorts, contrainte par une barre de tension rotative. Ici, sur l’orge à 2-3 feuilles, vitesse à 4 km/h. Suite au passage nous constatons une bonne sélectivité. Pendant les discussions juste après le passage de l’outil, Stecomat nous fait part de plusieurs expériences réussies avec cet outil dans des betteraves à 4 feuilles, avec très peu de perte.

Dernier outil testé pendant la démo : la roto-étrille Einbock de la CUMA de Chanteraine, amenée par Brice Charlet. L’exploitation de Brice n’est pas en AB comme celles d’Hélène et Florent, mais Brice fait partie du groupe DEPHY animé par Sylvain Duthoit (conseiller agronome à la CA51) et souhaite diminuer ses IFT. Il envisage d’utiliser cet outil de façon opportuniste sur ses cultures conventionnelles, chaque fois que la météo le permettra. Sébastien Joly, agriculteur présent à la démo, a utilisé ce même outil pour la première fois cette année, 13 jours après le semis de son orge, avant sa levée. Il est satisfait de cette intervention, même s’il nous explique que ça peut perturber un peu de passer sur des adventices qu’on ne voit pas encore pointer !

L’intervenant de chez Agri51 nous explique qu’avec cette roto-étrille, ce ne sont pas des dents mais des étoiles inclinées qui arrachent les adventices. Les impressions étaient plus réservées suite au passage de cet outil plus agressif. A nuancer cependant : sur la parcelle de démo, le stade était encore un peu trop jeune pour cet outil. Aussi, il n’était pas prévu à la base de faire du désherbage mécanique sur cette parcelle. Si cela avait été le cas, un roulage après semis aurait sûrement aidé à avoir une terre moins soufflée dans laquelle les pieds auraient été mieux ancrés et moins sensibles à l’arrachage.

Un petit mot sur les adventices tout de même : sur la parcelle il s’agissait notamment de renouées liseron au stade cotylédon ; les trois outils testés sont efficaces à ces stades et nous pouvions trouver des adventices arrachées et reposées au sol. L’occasion de rappeler les bonnes conditions d’efficacité de ces outils : pas de pluie au moins 24 h après le passage des outils, du soleil ou du vent pour que ces adventices arrachées puissent dessécher et ne pas repiquer !